La taxe kilométrique ? Non merci !

C’est assurément le sujet qui passionne les foules aujourd’hui et le lancement du sondage appelant, via les réseaux sociaux,  les citoyens à s’exprimer contre ce projet initié par les gouvernements wallons, flamands et bruxellois n’a fait qu’amplifier la grogne ambiante. Plus de 150.000 signataires à ce jour !

Même si cette taxe au kilomètre parcouru est censée remplacer la taxe de circulation, il faut reconnaître que dans l’esprit d’un bon nombre, il s’agit bien d’une nouvelle taxe, pensée sur de nouveaux critères et qui modifiera sans doute notre modus vivendi. A trois mois des élections, il fallait oser !

En très bref résumé, il s’agit de faire payer plus ceux qui utilisent davantage leur véhicule et ce en fonction aussi des horaires et des itinéraires empruntés et faire payer moins ceux qui roulent peu ou qui roulent à des heures et en des lieux moins fréquentés. On ne tiendrait plus compte du type de véhicule, ni de sa cylindrée.

Si tous ces principes ne sont pas à rejeter en bloc, il convient toutefois de mettre en avant quelques aspects assez significatifs.

Avant tout, il faut se rappeler que celui qui utilise davantage son véhicule fait forcément plus souvent le plein de carburant et paie dès lors davantage de taxes à l’Etat. Ce sont les accises sur le carburant. En clair, le conducteur serait taxé deux fois pour les mêmes raisons. Pouvoir contrôler les kilomètres parcourus de même que les endroits fréquentés et à quels moments nécessite un appareillage installé dans chaque véhicule. Si la question du coût de ce dispositif (et de savoir qui le paiera) se pose irrémédiablement, on ne peut ne pas évoquer l’aspect éthique lié à la protection de notre vie privée. Acceptera-t-on d’être ainsi surveillé dans tous nos déplacements ? Toutes ces cogitations n’ont pour but bien sûr que de chercher à résoudre le problème de la mobilité en incitant les propriétaires de voitures à privilégier les transports en commun en laissant de côté leur véhicule.

Si cela a du sens, la difficulté à faire modifier les comportements restera cependant intacte tant qu’on n’aura pas résolu d’autres problématiques inhérentes à la mobilité. Stationner sa voiture le long d’un trottoir ou sur un parking, mais où et à quel prix ? Profiter des parkings de dissuasion autour de la capitale, mais combien y en a-t-il et sont-ils gratuits ? Utiliser davantage les transports en commun, mais leur fréquence est-elle suffisante et nous conduisent-ils là où nous devons aller et dans des délais raisonnables ? Quid du RER dont on parle depuis tant d’années ? Et le prolongement des lignes du métro ? Est-ce encore un dossier lancé aux oubliettes ?

Les questions que l’on est en droit de se poser sont nombreuses et restent souvent sans réponse concrète et réaliste.

Avant de penser à taxer les citoyens en touchant à leurs déplacements indéniablement liés à leur vie professionnelle et privée, ne serait-il pas préférable de veiller au préalable aux alternatives réalistes. Elles ne manquent pas comme l’aide financière à l’acquisition de vélos électriques encore trop onéreux pour nombre d’entre nous, l’instauration de taxis collectifs vers le centre ville ou l’étude d’un réseau monorail électrique bien moins contraignant en termes économiques et de travaux.

Les idées ne manquent pas. Encore faut-il les écouter …

Les Chinois ont inventé ce nouveau concept de bus qui permet de transporter entre 1200 et 1400 passagers en circulant sur le pérphérique. Il réduit les embouteillages, les nuisances sonores et la pollution. Qu'en pensez-vous ? (Source "Notre Planète Info").